En passant de 24 000 établissements en 2007 à 41 000 l’an dernier, et de 7,3 md€ à 19 md€ de CA, la restauration rapide a pour le moins explosé en une décennie (+ 70 % et + 160 % en valeur). « Le snacking est partout, sur tous les circuits. Il n’est pas seulement un mode d’alimentation, ce sont des produits, des lieux, des instants de consommation, des codes et des comportements », a résumé en substance Nicolas Nouchi, Global Head of Market Research chez CHD Expert qui présentait une radiographie du secteur ainsi qu’une étude exclusive « Speak Snacking » réalisée avec le salon.
Le snacking est à lui tout seul un phénomène disruptif. Exit les frontières entre les circuits, entre les instants de consommation, entre les canaux de vente…
A ces 41 000 établissements, il faut aussi rajouter l’activité snacking des 29 600 boulangers français (1,3 md€ de CA sandwich en 2018) mais aussi de tous les acteurs qui montent en puissance comme les hypers/supers marchés/proxi, l’épicerie, la restauration à table à emporter, la livraison. Le cabinet spécialisé dans la restauration et la data dans le Food Service a aussi dressé un panorama de la densité d’implantation de points de restauration à l’échelle hexagonale avec environ 1,5 établissement de snacking par km². C’est Paris qui remporte la palme avec près de 88 points de vente au km², devant Lyon (31), Lille (18), Bordeaux (17) et Nice (14). « Ce qui nous fait dire qu’il y a encore de la place pour des offres », a indiqué l’expert.
La restauration rapide, noté 3,9/5
Les consommateurs ont une bonne perception de la restauration rapide à 74 % avec une note de 3,9/5, précise CHD Expert qui scrute les commentaires sur internet laissés sur la restauration (487 000 commentaires enregistrés en restauration rapide, 88 000 pour les unités de chaîne contre 399 500 en service à table). Quatre réalités s’imposent et influencent la notation. Il s’agit de l’accueil, le temps d’attente, le concept et la qualité des ingrédients avec un engagement des consommateurs sur des produits de type pizza, burger, salade. Si pour la pizza qui recueille 76 % d’impressions positives, on apprécie la pâte façonnée à l’italienne, les ingrédients frais, les produits cuits au feu de bois, en revanche le temps d’attente et le goût sont parfois des signaux de mécontentement. Pour le burger (58 % d’impressions positives), le fait maison est un bon point alors que le temps d’attente, la température de service et la propreté sont reprochés. Pour les salades, on plébiscite le concept, le côté sain et le choix mais on reproche le prix, le temps d’attente et les petites quantités.
60 % des déjeuners pris hors domicile, dans des lieux snacking
Pour mieux appréhender les comportements des consommateurs et leur parcours, CHD a interrogé 1 000 personnes qui ont été scrutées sur une semaine. Près de 78 % des sondés ont fréquenté au moins un lieu hors domicile pour le déjeuner dont 57 % un point de vente avec une offre snacking. 38 % des déjeuners étaient pris dans un lieu de snacking. Concernant l’endroit ou la manière : c’est d’abord en restauration rapide sur place (25 %) qui est privilégiée puis la restauration rapide à emporter (20 %), l’hyper-super-GMS-proxi (18 %) puis la boulangerie-pâtisserie suivis de la restauration à table à emporter (8 %), à domicile (8 %) en livraison (5 %). 56 % de ces personnes savaient ce qu’elles allaient manger en quittant leur travail et 68 % où elles le feraient. 47 % se concertent et 44 % sont sous l’influence d’une offre attractive issue du restaurant (formule, offre spécial, remises, publicité…). D’ailleurs au déjeuner, près de 73 % optent pour la formule ; ils sont 60 % à le faire le soir.
Nous avons enregistré près de 21 millions de dîners snacking par semaine.
Autre information marquante de cette étude, la manière dont ils commandent. Tous lieux confondus, ils sont 72 % à la faire dans le point de vente auprès d’une personne, 32 % sur une borne, 15 % par téléphone avant de venir la chercher, 6 % via une application mobile et 3 % depuis un site internet. « Les canaux digitaux de commande sont appelés à monter en puissance dans les années à venir et certaines de ces valeurs pourraient monter en flèche », a rappelé Nicolas Nouchi. Quant au budget hebdomadaire dépensé hors domicile, il est de 48 € sur l’échantillon étudié. Le snacking pèse 80 % de leur budget qui est de 38,70 €. C’est le circuit boulangerie qui se place aux avant-postes en termes de panier moyen avec 7,30 € suivi par les supers/hypers marchés à 7,80 €, puis vient la restauration rapide à 9,70 €, la livraison à 11,90 € et la restauration à table à emporter 13,50 €.