Bien que la reprise soit en marche, une étude du Cercle Perspectives montre la mise à mal du secteur de l’hôtellerie-restauration suite à la pandémie qui dure depuis plus de 14 mois. 2 établissements du CHR sur 3 seraient menacés.
La nouvelle étape de déconfinement ce mercredi 9 juin, avec la possibilité pour les restaurateurs d’accueillir de nouveau leurs clients à l’intérieur en jauge réduite redonne le sourire aux professionnels des CHR. Toutefois, ces espoirs suscités n’effaceront pas les longs mois de pandémie qui ont durablement impactés le secteur. Les cafés, hôtels et restaurants, ainsi que toute l’industrie du tourisme ont subi de plein fouet les confinements, déconfinements et couvre-feu successifs, avec les mesures de restrictions que cela implique. Avec de lourdes conséquences. Le Cercle Perspectives, qui regroupe 17 des 60 cabinets d’expertise-comptable en France s’est en effet attelé à une étude ayant pour objectif de mesurer le risque de défaillance chez les indépendants du secteur. Rappelons que celui-ci emploie plus d’un million de personnes et génère 60 milliards d’€ de CA. En se focalisant sur 5 indicateurs clés (les redressements judiciaires, la consommation du PGE, l’activité partielle, le retard sur charges sociales/fiscales et les impayés fournisseurs), l’étude, qui s’est intéressée à la situation de 1517 établissements indépendants en France, montre une «,situation préoccupante et prévisible malgré les aides », selon Laurent Charpart, le Président du Cercle Perspectives. L’étude a été réalisée sur un panel de 1517 établissement. Il en ressort que 2 % des établissements sont en redressement judiciaire, et que le niveau moyen de défaillance s’élève à 50 %. 2/3 des CHR présentent un niveau de risque de défaillance supérieur ou égal à 50 %. De plus, il est important de considérer que 85 % des établissements de l’étude utilisent l’activité partielle ayant un rôle d’amortisseur dans le secteur. 2/3 des établissements de l’échantillon ont commencé à puiser dans les fonds de leur Prêt Garanti par l’Etat afin de garder une flexibilité financière. Par ailleurs, si 31 % des établissements étudiés laissent entrevoir un retard de paiement des charges sociales ou fiscales, “seuls” 18 % accusent des impayés fournisseurs. En revanche, certains secteurs inquiètent fortement et présentent des risques élevés de défaillance, comme les traiteurs avec 34 % des acteurs étudiés montrant un taux de risque compris entre 75 % et 100 %. Si elles ne sauveront clairement pas tout le monde, cette situation réclame la mise en place de mesures toniques à la reprise, ainsi qu’un accompagnement sur la durée du secteur.