« Vert, le futur ? » la vocation du Congrès du Snacking, cette année, était d’apporter un éclairage à la profession et de tenter de comprendre le changement de comportement du consommateur afin de mieux préparer l’avenir. C’est ainsi que nous avons réuni de nombreux experts issus de cabinets d’études afin de vous transmettre une cartographie la plus exacte à la fois des attentes du consommateur 2018 et du marché de la restauration d’aujourd’hui et du snacking, en particulier. Le Congrès du Snacking est également l’occasion de partager les retours d’expériences des indépendants mais aussi des réseaux chaînés et de la GMS-Proxi. Ces derniers ont particulièrement opéré cette année des choix marketing drastiques afin de répondre aux attentes des consommateurs, en quête de sens dans leur consommation alimentaire, dans leurs habitudes et leurs comportements d’achats. Voici ce qu’il fallait retenir en quelques points clefs, en sachant que rien ne vaut une expérience en live…
Un début de matinée qui débute par l’intervention de Lydia Rabine de Kantar World Panel puis ponctué par celle de Maria Bertoch, The Npd Group sur le marché et Nicolas Nouchi qui présente les fondamentaux du fastcasual. Tout un programme…
Un consommateur, en restauration, en quête de sens et de réassurance, qui se rebelle
Si les indicateurs sont au vert en snacking, avec une progression en France de 1.9 % pour cette année, boostée par l’accélération de consommation, les transformations en profondeur des attentes des consommateurs restent, quant à elles, difficiles à évaluer et à appréhender. La prise du pouvoir du consommateur est réelle dans notre secteur, c’est bien lui qui choisit, aujourd’hui, ce qu’il souhaite manger, quand il le veut, où qu’il soit et avec qui il le veut et en fonction de ses valeurs.
« Le marché du snacking traverse une période de mutation sans précédent, combinant accélération de la consommation et transformation en profondeur des attentes des consommateurs » Bruno Cazelles. Directeur réseau Hors Domicile de Pepsico France.
Cette quête de sens dans son alimentation est consécutive aux scandales alimentaires successifs, si bien que « 8 Français sur 10 sont convaincus que les aliments peuvent être nuisibles à leur santé », ponctue Lydia Robine de Kantar World Panel, en préambule… Un constat qu’il faut bien appréhender afin d’engager un repositionnement de sa marque afin de le convaincre au travers de preuves tangibles, d’actes citoyens et solidaires, le réassurer et partager ses valeurs avec ses consommateurs. C’est ainsi que la « Promesse Augmentée », basée sur la valeur perçue du consommateur par rapport à la marque, prend toute sa dimension, nous explique Sandrine RAFFIN, Fondatrice de LINK UP FACTORY.
Les piliers traditionnels du marketing sont bousculés et s’orientent désormais vers ces nouveaux codes : Produit – People – Planète – Purpose , bien au-delà du « Sans » et du « No » afin de courtiser les millennials qui représenteront 50 % de la population mondiale en 2020, et 75 % en 2025 et particulièrement sensibles au « parler vrai ».
Des instants et des lieux de consommation multiples
Si les urbains pressés partent de plus en plus souvent le ventre vide, expliquant aisément le boom du petit-déjeuner de plus de 25 % ces dernières années selon Maria Bertoch, The NPD Group, on assiste parallèlement à une poussée fulgurante de la livraison alimentaire en soirée qui impose une restructuration de la carte autour des instants de consommation et l’établissement d’offres distinctes afin de répondre aux attentes des consommateurs sur tous les secteurs confondus de la profession. Qu’il s’agisse des boulangeries, de la GMS et de la proxi, du wending et de la restauration traditionnelle voire hôtelière, les besoins en snacking sont transversaux afin de répondre à ce changement de comportement où la déstructuration des repas est la nouvelle norme à prendre en compte. Fleurissent, ainsi, les offres d’afterworks et d’apéros qui sont un prélude à la restauration en soirée…
« Le petit déjeuner ne fait que croître chez EXKi et représente aujourd’hui 15 à 20 % du CA total, sur place et en take away où le végétal est à l’honneur » Robin BLONDEL, Directeur produits et marketing, EXKI.
Une restructuration qui bouscule l’offre de restauration des centres villes, des cités même moyennes de 50 à 100 K habitants, et permet à la GMS de sortir son épingle du jeu autour de formats conçus afin de répondre aux attentes multiples des consommateurs. Le Groupe Monoprix s’adapte ainsi à toutes les tendances du marché avec quatre enseignes : Monop’, Monop’ Daily, Monop’ Station et La Cantine aux expériences toutes différentes mais « qui valorisent le produit vrai et répondent à tous les instants de consommation », a précisé Olivier Régo, Directeur Général de Monop’.
Sandrine RAFFIN, Fondatrice de LINK UP, présente la « Promesse Augmentée » à l’assemblée.
Ce changement de comportement du consommateur se traduit bien évidemment dans les zones de flux « qui connaissent une mutation considérable depuis ces cinq dernières années » précise Antoine Nougarède, Directeur Général de Retail & Connexion avec des gares qui s’ouvrent sur la ville et développent considérablement leurs commerces dont la restauration. Gérard D’onofrio, Directeur Général, SSP FRANCE-Belgique-Hollande indique avoir mis en place des offres de services aux consommateurs afin de répondre à chaque instant et à tous les palais tout en tenant compte des fluctuations nombreuses de ce secteur d’activité, imposant aux acteurs du snacking « de pouvoir réaliser le grand écart et de mutualiser les équipements mis à disposition quand le mètre carré est compté »…
Le digital pour augmenter l’expérience du consommateur et garantir la transparence en restauration
Si depuis 2013, les transactions, grâce au digital ont été multipliées par 4, boostées notamment par le développement des services et la montée en puissance du mobile dans notre société de consommation, le besoin de réassurance du consommateur peut être amélioré grâce à une communication plus efficace rendue aujourd’hui possible par le développement de l’industrie numérique et de l’intelligence artificielle.
« Depuis 2016, la livraison en région Parisienne n’est plus une valeur de différenciation pour les restaurateurs. C’est un acquis pour le consommateur » précise Julia VERNIN, COO de FOODCHERI.
De gauche à droite, Pierre Verdier – Deliveroo, Julia Vernin – Foodchéri et Florent Simmoneau – ChronopostFood, débattent de l’avenir de la livraison alimentaire.
Même constat chez Deliveroo ou chez ChronopostFood, qui entendent bien apporter une dimension émotionnelle à leurs services, en sélectionnant davantage leurs partenaires mais aussi en améliorant la transparence, l’innocuité des produits proposés, et en partageant ces informations aujourd’hui prépondérantes afin de gagner des clients nouveaux et attentifs à leur alimentation.
Une utilisation du digital qui va bien évidemment se généraliser dans notre secteur pour suivre la tendance du retail actuellement, « à la condition de maîtriser sa communication pour faire connaître ses choix et ses valeurs en one to one avec les consommateurs, ce qui impose une nouvelle brique à intégrer pour les restaurateurs, lesquels ont bien besoin d’être accompagnés dans ce domaine » précise Nicolas Nouchi de CHD Expert.
Donner du sens à son alimentation, comment s’y prendre en restauration ?
« Le prochain défi de la profession consiste à basculer vers un snacking plus conscient. Un snacking bon pour soi, bon pour la planète et une consommation porteuse de sens » François Blouin, Food Service Vision.
Afin de répondre aux attentes de ces nouveaux « biocitoyens engagés » Chefs et naturopathes collaborent, aujourd’hui, afin de créer des recettes basées sur les bienfaits de l’alimentation, ce que l’on perçoit dans les concepts les plus healthy du moment : EXKi, Wild and The Moon, Season, Moi #purjus, mais également chez Compass Group, qui nous a présenté, dans le cadre de sa stratégie Vision 2022, son travail sur le Flexitarisme. Son concept « Bienfait, bien manger pour de bon » la nouvelle baseline de la marque qui met le plaisir au cœur de l’assiette et du consommateur. Articulée autour de 3 piliers principaux de l’alimentation : se booster, se ressourcer et se faire plaisir, elle répond ainsi au besoin primordial aujourd’hui du consommateur de s’affirmer en fonction de ses besoins du moment, de ses choix religieux pour garantir l’évasion et de proposer une expérience alternative, désormais accessible.
Comment le Groupe Monoprix s’est-il repositionné face à la montée en puissance du snacking en GMS et en Proxi ? Olivier REGO répond aux questions de Paul Fedèle.
Une dimension healthy qui se retrouve bien évidemment traduite dans les offres de la distribution et des fournisseurs alimentaires dont le secteur connaît depuis 2 ans des mouvements sans précédent avec des mutations à tous les étages : « Multi-températures, hausse conséquente de l’innovation et de l’ultra frais, développement des plateformes et des services digitaux, de vraies questions auxquelles chacun des acteurs doit se positionner ». François Blouin, Food Service Vision.
Le burger, la star du snacking, le « lâcher prise » du consommateur ?
Dans ce contexte où chacun doit jouer des coudes afin de maintenir ses positions et continuer à se développer, le burger, en France ne connaît pas la crise et se retrouve à la carte de 75 % de toute la restauration, de la boulangerie au Palace. Pour Burger King, Jérôme Tafani, Président et Directeur Général de Burger King et de Quick, « Le burger est très proche du steak-frites à la française que l’on consomme avec du pain depuis toujours. Il est normal qu’il soit entré dans le patrimoine culinaire français » et de poursuivre qu’ « il ne connaît pas de saturation en mass Market où il représente 95 % du marché et cohabite très bien avec le « better burger ».
Un besoin du consommateur de pouvoir lâcher prise comme et quand il le souhaite en réalisant constamment des pirouettes culinaires au gré de ses envies en s’accordant de vraies pauses basées sur le plaisir. Le plaisir ? Une valeur universelle et émotionnelle dont l’alimentation est parfois l’une des seules sources quotidiennes de chacun d’entre nous, la première motivation pour se nourrir !
Suivez : #CDS18 #VertLeFutur : les hashtags officiels du Congrès du Snacking 2018 afin de consulter le meilleur des interventions des intervenants et les citations qui ont marqué le congrès. Merci encore de votre participation et de votre écoute active ! #InSnackingWeTrust!
Le congrès du Snacking était organisé en partenariat avec Bridor, Metro Cash and Carry France, Autogrill, California Almonds, Crisalid, Pepsico France, Gault et Frémont et Enodis que nous remercions chaleureusement ainsi que tous les experts, les intervenants et nos soutiens qui ont contribué au succès de cette neuvième édition. Nous vous donnons, d’ores et déjà, rendez-vous l’année prochaine pour la 10e début juin ! Stay tuned !
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A l’année prochaîne !